• Je ne viens plus que peu sur cette page, principalement parce que le quotidien occupe beaucoup de temps et d'espace. On ne connait que peu, extérieurement, ce que peut être la vie de l'écrivain... Elle s'étire en fait sur des jours et des jours. Si l'on prend quelques pages d'écriture, ça représente bien peu dans un roman : 1%, 2%, et encore, on ne compte pas là le temps de retravaille derrière, l'affinage et les multiples corrections. Il faut compter ensuite des mois pour obtenir un retour d'éditeur, pour que le vrai travail de publication soit amorcé (bien après que le texte ait obtenu un aval), et combien encore avant de voir le résultat fini, combien après pour aller en parler aux lecteurs, pour les rencontrer, et on n'évoquera pas les retours financiers sur un livre.

    Le temps est immense et si court à la fois, il file, et pourtant les livres finissent par être écrits. Difficile de ne pas se trouver affecté par cette monotonie fondamentale. Les histoires, les aventures, vivent et palpitent dans notre conscient comme notre inconscient, réfléchir et vivre dans ces univers ne s'arrête jamais vraiment, que l'on doive en parler, ou que l'on s'y projette par nostalgie, ou avec l'idée d'un projet qui donnerait une nouvelle vie à une oeuvre.

    Il y aura sûrement des instants bien plus tangible, bien plus concrets, mais cela me semble des années entières que les projets s'accumulent, vivent et prospèrent, sans que le temps soit marqué de moments phares, qui sortiraient de l'ordinaire.

    Oui, j'ai souvent fait ce voeux "étonnant" me direz-vous d'avoir déjà atteint les 60 ou 65 ans, non pour prendre une "retraite" comme beaucoup pourraient le désirer, à juste titre, mais pour pouvoir me retourner et voir derrière moi ces œuvres accomplies, terminées, écrites, peut-être publiées ; en tout cas me dire que le plus difficile est passé, qu'il a été mis à profit pour réaliser ces choses que j'ai toujours senties en moi, et pour lesquelles devenir réelles semblait l'impératif primordial.

    Je pourrais aussi à travers ces mots vous paraître blasé ou fatigué. Un peu, certes, devant la tâche encore à matérialiser, un peu aussi car le travail au jour le jour est épuisant, là je suis en vacances, enfin avec quelques heures vierges devant moi, voyez j'en profite. Néanmoins, et c'est heureux, et cela toujours a été ainsi depuis très longtemps, jamais je n'ai perdu une seconde l'envie de continuer à écrire, de continuer à affiner, travailler, polir et embellir ces réalisations qui réclament de naître au grand jour.

    Certaines œuvres ont perdu de leur importance, remplacées par d'autres devenues plus prégnantes. On dirait des amours qui se disputent la première place et cherchent à ravir le plus d'attention, pour éclore les premières. Qu'importe, tant que la volonté de créer demeure, qu'importe tant que le plaisir d'écrire et d'exister au travers de ces réalisations occupe pour longtemps toute mon âme. Oui, le temps est long, entamer, continuer, puis finir un jour chaque texte est un combat de tous les jours, sans cesse renouveler.

    "Sans cesse sur le métier remettez votre ouvrage".

    Voilà l'écrivain, plus solitaire que sociable, plus renfermé que vraiment ouvert, et pourtant il puise dans tout ce qu'il vit, tous ceux qu'il côtoie, tout ce qu'il lit et voit, partage et discute, ces poussières de réalité qui formeront dans ces livres la trame tressée et solide de chacune de ses productions. Ecrire est ma vie, et elle continue son chemin sans autre forme de procès, sans rien demander à personne, ou si peu, peut-être quelques lectures et retours : "alors, qu'en avez-vous pensé?"

    Bonne soirée et à bientôt, bises...


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  • Ce 05 septembre 2018, mon ami cannois Mikaël Louys m'informait du décès de notre ami commun, M. Thierry Pitarque, professeur à Polytech Nice Sophia Antipolis dans le traitement du signal, et responsable du Master MAJE, Management des jeux vidéo.

    J'ai eu la chance d'effectuer ce Master en 2010 / 2012, et d'avoir été suivi et encouragé par Thierry toutes ces dernières années. C'est lui qui m'a reçu à Cannes pour me présenter son Master, qui m'a encouragé à suivre cette voie et à créer ma propre structure.

    Certes je n'ai pas vraiment été à la hauteur à ce niveau-là, étant plutôt un créatif qu'un homme d'affaires entrepreneur ! Je suis revenu à mes premiers amours, la création de fiction, tout en y incorporant les jeux vidéo, à travers ma série de romans InGame. Une façon un peu détournée de continuer ce chemin, commencé grâce à lui.

    Ces dernières années, j'ai travaillé sur le 2ème volet InGame, avec toujours en arrière pensée l'idée de pouvoir apporter un jour cet ouvrage à Thierry et le lui offrir pour lui montrer qu'il n'avait pas cru en moi pour rien. C'est d'autant plus avec beaucoup de tristesse et de regrets que j'ai appris sa disparition.

    Sans être un gamer, Thierry a pourtant créé (avec d'autres aides évident) ce Master venu d'un peu nulle part au début, mais qui répondait à l'évolution du monde des médias, là où ce genre de formation ce sont depuis développées. Au-delà de cet aspect, il était toujours très impliqué pour chacun de ses élèves, nous appelant à chaque fois qu'il entendait parler d'un projet, d'un stage, d'opportunités. Et il ne faisait pas cela pour un, mais vraiment pour chacun d'entre nous.
    Il suivait leur évolution, se tenait informé des projets, et était toujours là quand des difficultés se présentaient.

    Ces années de Master resteront parmi mes meilleures années universitaires, l'ouverture à une vraie chance, à une passion certaine. J'avais toujours plaisir à venir le voir, ou à participer à des rencontres, chaque année par exemple au Festival des Jeux de Cannes.

    Toutes mes pensées et prières vous accompagnent, Thierry. Merci pour votre gentillesse et votre disponibilité à chaque fois qu'on avait besoin de vous ! Et je sais ne pas être le seul de vos étudiants à vous devoir beaucoup.

    Affectueusement, Paul


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  • Et je ne cracherai jamais dessus. Amazon entre autres m'a offert une chance assez incroyable, celle de me lancer presque professionnellement dans la publication de mes œuvres. Leur système est simple, efficace, rapide. Le paiement est très intéressant, et arrive tous les mois sans problème. C'est vraiment l'idéal... pour qui peut compter sur une base de lecteurs, ou réussir à se hisser dans les hits.

    Juste pour info, j'ai aussi publié sur Kobo/Fnac, Lulu et Google, sans aucun retour, et je n'ai pas cumulé avec eux assez de revenus pour toucher quelque chose.

    Je discutais avec une jeune auteure que j'apprécie, en la mettant en garde car l'autoédition (tout comme l'édition d'ailleurs) est un "miroir aux alouettes". On vous promet beaucoup, on vous fait miroiter à propos des meilleurs qui réussissent super bien, mais en fait, très peu arrivent à percer, et pour en vivre, je n'en parle même pas.

    Imaginons que vous gagnez 2 € par ouvrage, il faudrait en vendre au moins 700 ou 800 par mois pour en vivre à peu près normalement. Et de préférence plus.

    Petite mise en garde : Surtout ne dépensez jamais d'argent pour de l'édition, de l'aide à l'édition ou autre. Le retour est proche de zéro.

    Alors... pourquoi dire que j'ai fait le tour de l'autoédition ?

    Déjà pour avoir lu beaucoup de très mauvaises choses, ce qui fait que ce système montre ses faiblesses. Et pour l'offre pléthorique qui en découle !

    D'un point de vue communication, il a beaucoup fait parler de lui, ainsi que des plateformes qui le proposaient (pour eux tout a été un bénéfice), mais seuls quelques uns ont pu réussir à en tirer quelque chose.

    Moi, il m'a permis de me placer dans une démarche professionnelle, avec un blog entretenu régulièrement, avec des publications nombreuses, beaucoup de retours... mais en fait, il m'a surtout permis de me faire plein d'amis auteurs, lecteurs ou dans l'édition, de me constituer une sorte de réseau, et de me familiariser intimement avec cet univers.

    Aujourd'hui, je recherche davantage à concrétiser mon parcours avec mon éditeur. Lui m'apporte une légitimité : quelqu'un qui a lu mon ouvrage et l'a apprécié, qui en a fait faire une vraie correction, une vraie couverture, et qui le propose sur tous les réseaux existants ! L'éditeur est aussi présent sur des salons, il entretient une base de lecteurs...

    Après, certains parviennent très bien à s'en sortir sans. Une auteure que je connais réalise des ouvrages magnifiques ; elle est présente sur tous les salons; a adopté aussi un investissement professionnel de ce qu'elle fait, de ce qu'elle publie sur internet (il est important d'être hyper pro dans sa communication). Mais elle est à mon sens une très belle exception.

    Sans faire de misogynie (ça serait plutôt le contraire d'ailleurs) les femmes écrivains sont pour certaines très douées pour parler, se vendre, faire exister leur travail et leurs œuvres... là où les hommes écrivains ont une approche moins affective, plus masculine qui sied moins à notre époque ! Ces quelques phrases n'ont pas vocation de débat mais plutôt d'encouragement à suivre leur exemple.

    Voilà... la passion d'écrire reste intacte, les publications sont en cours ou à venir. Et on verra ce que l'avenir nous réserve, d'autant que "Il ne faut jamais dire : Fontaine..."

    De très belles fêtes à vous ^_^


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  • Ce matin, je n'arrive pas à écrire...

    J'ai attaqué il y a quelques jours seulement un travail complémentaire pour un nouveau roman : travail complémentaire signifie que l'ouvrage est déjà écrit, mais qu'il n'est pas satisfaisant. Une lectrice très gentille m'en a fait un bon retour, très encourageant, en pointant d’après elle ce qu'il manque au roman. Et je suis d'accord avec son analyse, il me semblait aussi que cet aspect était resté trop pauvre, pas assez approfondi.

    Aussi, j'ai préparé tout à l'heure un canevas de ce que je voudrais rajouter, afin de remédier à ces manques. Mais devant ce qu'il y a à faire, j'ai calé. Habituellement en fait, je ne me pose pas de questions. Je me mets devant l'ordi - les matins où je ne travaille pas - et je me lance. Ça passe tout seul. J'aurais envie de dire qu'il ne faut pas se poser de questions. Si tu regardes la tâche à accomplir, si tu restes à te déliter devant les chapitres qu'il faut rajouter, tu ne fais jamais rien.

    Ça ne m'arrive pas souvent et c'est pas plus mal, sinon je n'aurais jamais rien fait. Bon, je dois sortir faire des courses, il n'est encore que 9h20. Si je sors, que je me change les idées, peut-être que j'écrirai un peu en revenant, histoire d'avancer. Et je suis au travail cet aprem et ce soir jusqu'à 21 heures. Pas facile la vie d'écrivain, n'est-ce pas ?

    Je rigole, tout en ayant conscience que ça ne se fait pas tout seul. Je cravache depuis quelques mois pour essayer d'avoir une version papier de mon roman Fantasy "Mortis", et mon éditeur est plutôt occupé par d'autres choses. Je lui ai adressé il y a quelques jours un nouveau manuscrit, et je ne sais pas trop ce que ça donnera. Pour finir, un autre éditeur, un ami proche qui vient de créer sa structure, doit me donner aussi son avis sur un autre ouvrage (celui évoqué dans le post précédent), et j'attends depuis cet été... bref, beaucoup de choses sur le feu en ce moment ! Et pas grand chose qui avance...

    D'ailleurs, puisque j'en parle, j'ai aussi donné à lire une de mes nouvelles à un écrivain niçois que j'apprécie beaucoup, et aucun retour pour l'instant.

    Peut-être tout va-t-il se dénouer en même temps ? Il n'est pas impossible que 2018 qui approche se révèle animé. En tout cas, j'ai essayé de faire ce qu'il fallait pour.

    Pour ceux qui se posent la question, j'ai l'impression d'avoir un peu fait le tour de l'Autoédition. Je vais faire un deuxième post juste là-dessus...

    J'enchaîne de suite...


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  • Et oui, je vous parlais il y a six mois d'un très gros projet, un ouvrage qui commence à parvenir au terme... Commencé en août l'année dernière, j'entame la correction des 70 dernières pages, tout en gardant à l’œil de petits éléments que je veux rajouter pour l'enrichir.

    Vous le savez peut-être, je mêle volontiers jeux vidéo et roman dans mes ouvrages, ce sera pour la deuxième fois le cas ici. Un de mes amis proches tente de créer sa maison d'édition, et je voulais lui proposer une oeuvre qui sorte du lot. Je suis donc parti sur l'histoire la plus vaste, la plus prenante que je pouvais trouver. Ma conviction a toujours été qu'en création artistique il fallait chercher à toute force à repousser toutes les limites, à gravir les échelons de l'excellence.

    Certes c'est vraiment plus facile à dire qu'à faire, surtout que posé ainsi on pourrait croire que ce n'est pas le cas de tout le monde... n'empêche ! La volonté et l'ambition trouvent une grande part dans le résultat à obtenir. Ce que vous voulez, ce que vous recherchez vraiment se doit d'être soumis à cette ambition à la fois du parfait, mais aussi de la complétude de l'oeuvre, tout comme de la place que vous visez avec elle. La plus haute possible.

    Au pire on échouera loin du but visé, mais ce ne sera pas par manque d'implication, ni encore une fois d'ambition. Cette ouvrage m'a assassiné, littéralement. Là où je suis censé parvenir à écrire un 1er jet en 3 mois, voilà que ça m'a pris plus de 7 mois. Et pas à lambiner. Chaque jour de repos, chaque dimanche, chaque matinée ou après-midi de libre, l'ordinateur était ouvert sur la table, et dès que je pouvais j'y retournais pour avancer l'histoire, comme un forçat.

    Et puis après ça, il a fallu tout corriger et relire encore, en sachant qu'il doit rester sûrement un mois de boulot, avant qu'on puisse présenter l'ouvrage à des béta lecteurs... et après il faudra tout reprendre encore et affiner, dans le fond et la forme.

    Je comprends que ceux qui n'ont pas la passion absolue de ce qu'ils font finissent par abandonner leur prose au fond d'un tiroir, parfois sans l'avoir achever. J'en ressors exténué et moralement épuisé. Oui, j'ai hâte aussi de passer à d'autres romans et parutions que j'ai dû reporter depuis un an. Que ce fut dur et long, surtout en ayant à gérer un boulot fatiguant à côté, où je travaille maintenant le matin un dimanche sur deux.

    Ne vous étonnez pas si vous vous retrouvez, ou ne vous retrouvez pas, dans ce post. J'apprécie de venir écrire ici. D'autres impératifs ont fait que toute mon énergie était focalisée ailleurs. Je sens approcher la libération. La satisfaction grandit chaque jour, au fur et à mesure que je vois mon ouvrage arborer une forme finale.

    Ouais ce fut dur, long et difficile... quelle satisfaction quand on se dit qu'on s'est pas trop mal débrouillé, qu'on frise la qualité recherchée.

    Hâte de vous dévoiler tout ça ! Plein de bonnes choses à tous et toutes, bises


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