• Jeune fille,

    Vous avez pu parler parfois d'une "vie difficile qui ne vous a pas gâtée" ou à d'autres moments de "l'impression de ne jamais pouvoir être heureuse ou trouver l'amour", et je voulais à ces sujets vous dire quelques mots.

    On se dit souvent, enfant comme adulte, que toutes les réponses ont déjà été données... et que tout le monde sait déjà tout ce qu'il y a à savoir de l'existence.

    Au sortir de l'adolescence, regardant derrière moi toutes ces difficiles années franchies - souvent sans réponse - j'ai eu le désir d'écrire sur l'adolescence, afin de témoigner du manque, justement, face auquel je m'étais trouvé.

    Je n'ai jamais écrit ces lignes... jusqu'à aujourd'hui, où je me dis que cela pourrait être utile à quelqu'un.

    Néanmoins, je dois préciser n'être ni savant, ni praticien de ces choses-là. Rien de ce qui suit n'est à prendre à la lettre... mais pourrait servir plutôt à s'interroger sur ces domaines, pour se faire son avis propre. Ceci ayant été dit !

    Là où un enfant est insouciant, jouant, rigolant et se moquant de tout, l'adolescent et le jeune adulte s'ouvre au monde qui l'entoure, et s'y trouve très souvent perdu. En-dehors de l'enseignement scolaire, très spécifique, peu de gens seront là pour vous guider et vous informer (à moins que vous ne preniez à part des adultes, comme vos parents, pour leur exposer vos "soucis", "peines", "contrariétés" ou "incompréhensions").

    Bref, souvent mal adapté à l'école, n'ayant pas de but ou de projet de vie, l'adolescent se demande (d'après mes souvenirs) ce qu'il va faire plus tard, vers où se diriger après le bac ? Que faire sans même un bac ? Quel métier aime-t-il et voudrait-il faire ? Quelle vie sera la sienne ?

    Et quelque part aussi, la question la plus difficile: pourquoi la vie ne me donne-t-elle pas tout ce dont je rêve ? Ou au moins une petite partie, ça serait déjà cool !!!

    Je vois ainsi cette période de la vie comme celle d'un apprentissage de ce qu'est la vie, au fond ! J'ai cherché une image pour représenter la vie, un peu éloignée des clichés habituels. J'ai trouvé celle-ci :

    La vie, c'est une travailleuse acharnée. Regardez les gens qui vous entourent, ou ceux que vous croisez dans la rue. A tous ces gens, elle doit trouver des études, un foyer, des amis, du travail, de quoi vivre, de quoi être heureux. Quel boulot pour la vie ! Alors parfois, elle sera géniale, et vous donnera des choses inespérées. Et puis parfois, elle aura vraiment trop de boulot à s'occuper de tous les autres, alors il vous faudra vous-même prendre les choses en main... et faire au mieux.

    Rien ne vous attend ! Rien ne vous est dû ! Mais vous avez le droit à votre vie, à votre place ici-bas, comme n'importe qui, comme tous les autres.

    Alors pour revenir à votre première citation, jeune fille : "vie difficile qui ne vous a pas gâtée", soyez assurée que ça peut arriver, et pourtant il n'est pas sûr du tout que cela continue ainsi pour toujours. Il y aura aussi forcément des moments joyeux où la vie vous gâtera, et souvent, au final, plus de bon que de mal !

    Je pense qu'on passe à l'âge adulte au cours des étapes suivantes (à compléter, hein) :

    • Un premier boulot - qui fait rentrer plein de sous, le bon côté - et nous fait découvrir ce que c'est que de travailler 35 heures par semaine, voire plus,
    • Quitter papa et maman, pas forcément pour fonder une famille, mais déjà avoir un studio à la fac, ou s'installer dans un premier chez soi... avec tout le quotidien à gérer : faire à manger, laver les vêtements, etc...
    • Apprendre à s'aimer soi-même : son nom/prénom qu'on n'aime pas, un "défaut" physique, comme ses cheveux, ou quelque chose qu'on voudrait différemment, ses qualités et ses défauts. S'accepter soi-même, prendre conscience qu'on n'est pas aussi bien que ce qu'on aurait rêvé, représente un grand pas pour franchir l'adolescence,
    • Prendre en main son avenir : commencer à faire des recherches pour trouver ce qu'on fera plus tard, ou (dans le cas de certains) fonder sa strat-up à 15 ans, exemple extrême je sais. Non, ce que je veux dire c'est "prendre conscience de soi, et de ce qu'on peut vouloir devenir, de ce qu'on peut obtenir par la volonté" en cherchant à s'accomplir.

     

    Pour ce dernier point, je voudrais souligner que "rêver ne suffit pas", mais aussi qu'il faut garder à l'esprit de ne pas se brûler les ailes, s'investir comme un fou dans un projet "irréalisable" ne garantit pas qu'il réussira.

    Concernant enfin l'amour, et le fait de rencontrer une personne complémentaire. Cela peut arriver tellement vite, ou prendre du temps. Pour ma part, mes vraies rencontres se firent après 18 ans. Et j'ai regretté pour certaines de ne pas être assez mature pour éviter de perdre certaines personnes.

    Sans vouloir jouer les théologiens de l'amour, toutes ces années de jeunesse constituent aussi une période d'apprentissage : comment se comporter auprès de la personne qu'on aime, au quotidien. Ce n'est pas inné !? Le fait de rencontrer au fil de la vie de nouvelles personnes, qui toutes auraient pu être la seule ou le seul, fait qu'on apprend à aimer, à prendre, à donner, à partager... à vivre en complément avec quelqu'un (et le sacro-saint, parait-il, faire des concessions).

    C'est sans doute un miracle que deux personnes se regardent et ne se quittent plus des yeux. Mais l'amour peut venir du fait, aussi, de prendre son courage et d'aller parler à une personne pour la découvrir et voir si elle aussi peut désirer nous découvrir (sans de suite vouloir mettre le grappin dessus, mais en laissant les choses suivre leur cours patiemment).

    Je voudrais finir ce mauvais laïus en disant que les questions restent posées longtemps... Devenu adulte, les questions demeurent souvent. Mais l'obligation de vivre - simplement et de gérer son quotidien - fait qu'on les surmonte ou qu'elles prennent moins d'importance.

    Vivre au final, c'est prendre sa place comme chacun en a le droit. C'est tout ce que je vous souhaite, jeune fille... Une vie belle et heureuse...


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  • Cela échappe peut-être aux néophytes, voire aux non initiés, mais le fait d'écrire, de créer et d'inventer des univers nous ouvre également à apprécier - à leur juste valeur - ce qui est réalisé par d'autres. Il n'est donc pas impossible que je vous parle de certaines créations "extérieures" que j'ai pu trouver géniales ou audacieuses, et parfois plus que cela encore...

    Warhammer Battle est un jeu créé par les britanniques de Games Workshop. L'univers est celui de la Fantasy, se déroulant sur un monde imaginaire un peu copié sur le nôtre. Il s'agit de jeux de figurines. Vous collez et peignez des figurines : fantassins, cavaliers, monstres, machines de guerre, que vous commandez / déplacez sur un champ de bataille face à un autre joueur (voire plusieurs).

    Bref... cet univers existe depuis maintenant 30 ans. Une très riche histoire - un historique - s'était ainsi constituée au fil du temps, des évolutions fantastiques avaient eu lieu. Et pourtant, à force, le jeu s'était en partie figé sur ces bases, qui semblèrent être devenues immuables, rendant impossible de ne plus rien créer.

    End of times, dernière série de livres et de figurines sorties pour le jeu Warhammer, fut alors l'occasion d'amener cet univers à sa fin. Imaginez un peu quel "courage", "audace", "folie peut-être même" cela représente !!! Oui, ils ont condamné en fait leur plus grand jeu, et on comprend pourquoi, pour la nécessité d'aller de l'avant, d'apporter toujours plus, de recommencer des nouvelles histoires.

    Pour ma part, j'ai adoré cet énorme bouleversement qui s'est construit brique après brique, pour notre plus grande surprise. End of times vit le retour des plus grands personnages qu'on avait pu connaître, l'implication des plus vastes armées, et des affrontements incroyables et couvrants tous les pays, tous les terrains possibles.

    Et puis voilà que cette étape est franchie ! Une autre histoire s'apprête à être écrite.

    Soyons honnête, je ne sais pas moi-même si je serais aller jusqu'à de telles extrémités. Probablement inspiré par le travail de Tolkien, j'aurais sonné la fin d'un âge, pour ouvrir le suivant et introduire de nouveaux acteurs, un nouveau grand ennemi, d'autres protagonistes.

    Je leur tire pourtant mon chapeau. Cette apothéose fut grandiose, et il fallait oser s'y confronter ainsi ^_^

    Amis créateurs d'histoires, bonsoir !


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  • Oui ! Ça en demande du boulot, de l'investissement, de l'optimisme aussi ! Il faut y croire, ne pas trop se décourager, continuer envers et contre tout... Parfois cela prend des années. J'écris depuis le collège et je vais bientôt avoir 38 ans. Un paquet d'années.

    Ecrire est heureusement une passion qui ne m'a jamais abandonné. Tôt ou tard, même s'il y a eu des période sans, j'y suis toujours revenu. Pour moi, on peut dire que c'est ma façon d'exprimer mes rêves, de m'évader, de croire en l'impossible.

    Ainsi donc, je viens de terminer l'écriture de mon dernier roman. J'avais adressé le premier jet à un éditeur québécois que j'aime beaucoup : NUM éditeur, qui m'a dit avoir apprécié le texte. Après un retravail en profondeur, un enrichissement des passages les plus pauvres (puis une relecture par ma tante, Sylvie Vasile, professeur de français), le texte définitif est parti en début de semaine.

    Depuis... ma vie me paraît un peu vide. Je n'ai pas encore recommencé à écrire ou à corriger d'autres choses. J'ai basculé dans une période de latence où des images de mon texte défilent devant mes yeux. Je cherche la petite bête, ce que j'aurais pu raté, négligé, ce qui pourrait être incohérent ou ne pas sembler réaliste... toutes ces petites choses qui peuvent gâter un écrit.

    J'attends le denier avis. Je m'interroge sur ce que pourrait donner une couverture. Je me demande quelque part où cela va m'emmener. Oui, on espère plaire, faire découvrir des "saveurs" inattendues au lecteur. Mais aussi, tout en même temps, on est tellement éloigné de tout ça. C'est un peu une Page qui se tourne. Je reste à la Page d'avant, sans ne plus rien maîtriser de celle qui vient. Comme si ce n'était pas la mienne.

    Voilà, je suis enfin arrivé au résultat que j'ai toujours espéré : réussir à sortir vraiment un bon texte.

    Il doit sûrement y en avoir des milliers dans le monde de bons textes, des milliers que l'on ignore. Ce n'est pas grave. A quoi bon penser à ça?! L'essentiel, c'est d'y être arrivé, d'avoir enfin repoussé les limites de ce qu'on envisageait.

    Pour le reste, on verra bien. Peut-être qu'il se trouvera quelques lecteurs pour passer un bon moment.

    Bien à vous, Paul


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  • Avec d'aussi grosses journées, travail le samedi, le soir, certains jours fériés, il ne reste pas grand chose pour écrire. Et pourtant, chaque instant de libre n'en demeure que plus précieux. Quel plaisir de se replonger dans un texte, de se forcer à avancer, à grappiller des mots et des corrections pour que le récit progresse vers sa version finale.

    Oui, clairement, je ne peux plus avoir le rendement dont j'étais si fier avant, pouvoir éditer un récit tous les trois mois, mener plusieurs corrections, y compris revoir des textes déjà édités suite à des retours de lecteurs. Je recommence à avoir hâte de m'orienter vers un nouveau récit, mais je reste à fond pourtant sur "Sa Majesté Mortis", une grande aventure de Fantasy où la reine d'un royaume ancestral est incarnée par la Mort elle-même.

    J'ai eu en plus un très gentil retour d'un potentiel éditeur à qui j'avais envoyé la version du premier jet, pour avoir un avis "de qualité". Oui, je voudrais passer à un autre récit. Mais j'aime celui-là et il occupe toutes mes pensées, tant et si bien que j'ignore ce que j'écrirai ensuite (tellement de textes à corriger en attente).

    Voilà, quand on a peu de temps, chaque instant est précieux. Je m'écoute davantage, si je suis fatigué je prends du repos, sans complexe. Car je sais que si je ne suis pas à l'aise avec moi-même, je n'arriverais à rien. C'est une drôle de situation, compensée peut-être par le chèque reçu il y a quelques jours. Après des années de galère, ça fait drôle. Beaucoup de temps perdu pour de l'argent, mais une ambition et un rêve qui reste entier.

    Je suis assez "interloqué", dans le bon sens du terme, par les échanges et les découvertes que je peux faire sur Facebook. Beaucoup d'écrivains, de bloggeurs, de gros lecteurs... avec qui on écrit, commente, fait vivre de nombreux livres. Par moment, on pourrait croire que nous nous faisons tous de la concurrence, et pourtant, chacun accepte l'autre et l'aide de son mieux, car qu'on aime... simplement ! On aime ce qu'on fait, ce qu'on vit, notre passion.

    Il n'y a pas d'orgueil mal placé ou de supérieurs aux autres, que des gens qui se soutiennent et écrivent ensemble, pour la beauté du geste, des oeuvres publiées.

    Merci à tous ceux qui m'aident, m'accompagnent, me soutiennent et partagent cette passion. La vie est belle ainsi ^_^

     


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  • Je voulais dans ce blog montrer l'autre côté du miroir.

    Cela sous-tend parler de moi, de mon expérience, et je dois avouer venir peu sur ce blog, une fois par mois actuellement... déjà parce que je ne suis pas très à l'aise pour parler de moi. L'autre côté du miroir, au fond, c'est surtout la vie quotidienne, celle de tout en chacun, manger, dormir, se laver, faire les courses, sortir, travailler (gagner de l'argent, le pain quotidien, tout ça) et ce qu'il reste de temps : écrire et corriger.

    Néanmoins, je continue à naviguer dans l'univers des écrivains et des auto-édités, et ce que je peux lire parfois sur des sites professionnels (qui promeuvent et vivent de ce business) ou dans la presse, m'oblige ici à réagir et à tirer la sonnette d'alarme...

    L'un des pièges évident de cette "passion" se trouve dans les propositions de services payants, que l'on retrouve sur d'innombrables sites. S'y rajoute les commentaires d'autres auteurs : "j'ai fait ça, ça a marché, j'ai obtenu plein de ventes".

    Je disais il y a plusieurs mois à une jeune auteure que j'aime beaucoup : "l'auto-édition est un miroir aux alouettes". On a donné les moyens à n'importe qui  d'éditer, de publier... et c'est vrai que la démarche est aisée, simple et qu'elle permet de proposer ses livres et d'être lu. Mais lu par combien de personnes ?!

    Un site sur lequel je propose un de mes ouvrages affiche qu'il a été lu 456 fois en 6 mois. Or aucun retour, aucun commentaire, ça a plu, ça a déplu, c'est bien, c'est nul, faudrait améliorer ci ou ça ?! Le trou noir. Ils pourraient afficher sur le site 1500 ou 10 lectures à peine. Quel sens peut-on y donner ?

    Les services payants dont je parle, ce n'est pas une correction ou une somme à payer pour que le livre soit disponible, ça parait évident qu'il ne faut rien payer de ce genre là. Non, je parle des tentations plus vicieuses, 1 ou 2 euros de promotion, une mise en avant, intégrer un lien d'achat vers le livre, parfois juste pouvoir proposer un deuxième ouvrage en plus. De la même façon, il peut être tentant d'utiliser les nouveaux moyens de communication, les réseaux facebook et twitter, google, pour faire passer de petites publicités, à 2 euros, 5 euros par jour.

    Ces services sont à destination des professionnels qui vont en user en très grosse quantité, et sur des gens connus, pour que ça ait un effet. A petite dose, pour quelqu'un dont les gens ignorent tout, les résultats sont de zéro. Sauf pour celui qui vous les propose. A ne pas oublier !

    Je sais très bien que le mirage est celui de la réussite: "il suffit que la sauce prenne", "100% des gagnants ont tenté leur chance". On a tous notre chance, on est écrivain et on propose nos livres au monde entier. Profitez de tout ce qui est gratuit. Prenez votre temps. Découvrez les gens, les autres auteurs, les éditeurs, les passionnés et ensuite vous arriverez aux lecteurs.

    Et si vous avez bien bossé votre oeuvre, elle aura sa chance, comme toutes les autres ! Je croise les doigts pour vous en tout cas ^_^

    Ma chance à moi n'est pas loin d'ailleurs, demain ou après-demain ! Ça va arriver très vite ! Bon... je reconnais : c'est plus facile de dire ça quand on a dépensé tout ce qu'on avait comme budget communication... Vu qu'il reste plus rien, y a plus de risques. Et encore, l'envie me titille : un petit peu par ici, un peu aussi par là !

    Bonne soirée à tous.

     

     

     


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